HUM SAB EK
(Nous ne sommes qu'un)

Cette exposition s’inspire des actions des travailleuses pauvres en Inde, qui ont survécu à l’indifférence de la société et de l’État grâce à un demi-siècle d’organisation acharnée. Hum Sab Ek (Nous sommes un) est le cri de ralliement de la Self Employed Women’s Association, forte de près de 3 millions de membres, qui prospère au confluent du mouvement ouvrier, du mouvement coopératif et du mouvement des femmes.
Les installations, conçues par les membres de SEWA et des étudiants diplômés de Harvard, sont basées sur une recherche comprenant 30 heures d’histoires orales et une enquête auprès de plus de 1000 ménages, examinant l’impact de la pandémie sur la vie des pauvres.
L’histoire de la réponse de SEWA à la pandémie est importante parce qu’elle dévoile d’autres conceptions des contrats sociaux, des obligations mutuelles, et de la dignité dans le travail. Cinquante ans d’autonomisation des femmes et de prise en compte des besoins des pauvres dans toutes les décisions ont permis à ces femmes de faire face à la plus grande urgence de santé publique de notre époque, alors que les structures politiques, économiques et sociales dominantes les avaient laissées tomber. Pendant la pandémie, les membres de SEWA ont surmonté la fracture numérique, contesté les politiques injustes de l’État, atténué l’insécurité alimentaire croissante, mené des campagnes de vaccination, éduqué leurs enfants, protégé les salaires et même lancé un nouveau produit d’assurance pour protéger leurs travailleurs contre les chaleurs extrêmes. Sans s’encombrer du luxe de la confirmation, ils ont fait ce qui était opportun, ce qui profitait aux autres et ne nuisait à personne. Ces leçons, tirées des plus pauvres d’entre nous, nous rappellent que les nouveaux paradigmes que nous cherchons à substituer aux règles d’engagement actuelles sont déjà en train de fleurir.